Les Sauveteurs en Mer d’Erquy volent au secours de deux marins

Samedi 9 janvier, les Sauve­teurs en Mer d’Erquy ont porté secours à deux pêcheurs réfu­giés sur un radeau de survie et dont le bateau, devenu « fou », tour­nait en rond sans pilote.

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Deux pêcheurs quittent leur navire pour un radeau de survie

Le samedi 9 janvier, le Jupi­ter, un caseyeur de 8 m construit en 1968, navigue dans le secteur de la tourelle du Rohein, en baie de Saint-Brieuc, avec deux pêcheurs à son bord.

À 11 h 42, le séma­phore de Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Ar­mor) alerte le centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage (CROSS) Corsen (Finis­tère), que le navire de pêche est en détresse suite à une impor­tante voie d’eau.

La réac­tion est immé­diate et, en moins de 5 min, le CROSS diffuse un Mayday Relay à l’en­semble des navi­ga­teurs sur zone, leur deman­dant de rester en veille, et engage le Côte de Penthièvre, la vedette de 2e classe de la station SNSM d’Erquy.

À 11 h 52 la J-M Came­nen, la vedette de 1ère classe de la station SNSM de Saint-Quay-Portrieux, est égale­ment solli­ci­tée.

 

Une météo mauvaise et un bateau « fou »

Marcel Gaudu, notre Président, nous raconte la suite :

"Nous le savions, cette opéra­tion de sauve­tage était risquée du fait même d’une météo réso­lu­ment mauvaise : vent de secteur Sud-Ouest force 4 sur l’échelle de Beau­fort (20 à 28 km / h) et mer 4.

En dépit des éléments qui s’in­ten­si­fient de minute en minute, le Côte de Penthièvre est sur zone dès 12 h 27. Le J-M Came­nen le rejoint peu de temps après et reste à proxi­mité, en support.

Les deux pêcheurs, préfé­rant aban­don­ner le Jupi­ter qui risquait de couler à tout moment, se sont réfu­giés sur leur radeau de survie. Nous les récu­pé­rons sans encombre, ils sont choqués mais en bon état de santé.

Mais une nouvelle diffi­culté, et pas des moindres, se présente à nous : l’em­brayage du caseyeur étant bloqué, il effec­tue des rota­tions sans fin sur lui-même.

La situa­tion est complexe : comment abor­der ce bateau fou sans courir de risques ? Sans comp­ter que le vent d’Ouest et le courant ne cessent de se renfor­cer…

Après une première tenta­tive d’ap­proche, nous déci­dons de mettre à l’eau le zodiac d’in­ter­ven­tion qui se trouve sur la vedette. À 12 h 44, grâce à l’agi­lité et au sang-froid de nos sauve­teurs, deux membres de notre équi­page parviennent enfin à monter à bord du Jupi­ter.

Le moteur du navire de pêche est immé­dia­te­ment stoppé et le pompage débute afin d’al­lé­ger le bateau et de trou­ver la voie d’eau. À 13 h 12, au vu des condi­tions météo­ro­lo­giques, nous déci­dons de tenter un remorquage jusqu’au port d’Erquy tout en conti­nuant à pomper l’eau de la cale. Le trajet n’est pas de tout repos car le volume impor­tant d’eau provoque un roulis qui manque de nous faire chavi­rer à chaque vague prises de travers.

Alors que l’opé­ra­tion de sauve­tage touche à sa fin, la vedette de Saint-Quay-Portrieux est désen­ga­gée et rejoint sa base. Le Côte de Penthièvre et son équi­page regagnent quant à eux leur station à 14 h 31.

Notre mission s’achève."